« On ne peint pas avec des principes, mais avec ses tripes » affirmait Vlaminck. Ainsi en est-il de Roland Dubuc dont chaque composition semble résulter d’un défoulement, d’une irrésistible impulsion sinon de quelque furie de peindre, maîtriser l’espace pictural, soumettre la matière. Ce sont alors les rutilances du restaurant La mère Catherine, celle des rideaux d’un cirque où se produisent Les clowns musiciens (des souvenirs vécus au premier degré) et encore, l’auvent du Consulat, le bleu, couleur froide et statique, mis en oeuvre pour les bateaux au repos dans Le grand Bassin d’Honfleur, le jaune lumineux se taillant la belle part de la toile pour tel Paysage de la campagne.
Certes Roland Dubuc reste fidèle à la représentation réaliste, cependant s’accorde-t-il le droit d’en interpréter les formes, dépouillées de l’accessoire et partant plus évoquées que commentées. En conclusion, des oeuvres fortes, marquées au sceau d’un talent éminemment personnel.
Jacques Dubois (Revue « Voir »)
31 mai, 2017 - 15:48