Les peintures du Dubuc parlent au cœur, pas à la tête. C’est une peinture d’émotion qui n’a nul besoin de théories étourdissantes ou de concepts alambiqués et fumeux. Un Dubuc se regarde simplement avec l’âme.
Cette gouache de la place des Abbesses est pour moi, particulièrement belle. Je rentre si facilement dans l’œuvre, dans son énergie, dans ses couleurs. Je trouve la partie gauche du tableau particulièrement réjouissante avec ses immeubles semblant éclairés par une lumière matinale et prometteuse. J’ai envie d’avancer vers eux, de me perdre dans cette clarté, de passer sous ces arbres aux feuilles vert tendre et à n’en pas douter plein d’oiseaux joyeux. Envie également de saluer cette dame en robe rouge éclatant, de m’asseoir sur un banc pour regarder les passants, de me noyer dans le bleu de ce ciel de gouache, de bâiller devant ces petites devantures parisiennes et au final, de devenir à jamais un de ces personnages à peine esquissés.
La place des Abbesses avec sa bouche de métro ornée de son édicule Guimard caractéristique fût un sujet récurrent pour Dubuc. Sous la neige, en automne, ou sous un chaud soleil d’été, il déclina ce sujet à l’envie avec différentes techniques.
Je trouve cette gouache très enthousiasmante et généreusement poétique. Elle me fait aimer Paris. Avec cette gouache, Dubuc me donne ce que je cherche avant tout quand je regarde une peinture et qui doit rester, somme toute, si simple et si profond et que l'on oublie parfois : une émotion... et en l'occurence positive.
Merci Monsieur Dubuc
Eric Raimbault