Extrait de l'interview du peintre Jean-Louis Azencott

20 septembre, 2018 - 15:38
Eric Raimbault

... En 1967 avant d’entreprendre des études dites « sérieuses », j’étais inscrit dans une école d’art à Paris. J’y suis resté peu de temps. Pourquoi ? Eh bien j’allais régulièrement à la butte Montmartre observer les peintres qui à l’époque étaient encore d’authentiques artistes, comme par exemple certains disciples d’Utrillo, des suiveurs de Frank-Will ou Roland Dubuc (que j’ai aperçu dans les années 1980 devant son chevalet place du tertre), et ces peintres magnifiques mourraient de faim, ils ne vendaient rien ou pas grand chose. Découragé devant ce spectacle désolant et injuste, j’ai changé de cap mais en jurant d’y revenir une fois ma « situation professionnelle » assurée. Ce que j’ai fait. J’ai gardé malgré tout la main en peignant et dessinant sans discontinuer durant cette période d’activité professionnelle, imitant la flamboyance des couleurs des tableaux de ces peintres de la butte que j’allais admirer très régulièrement, je suivais leurs conseils avisés et imprimais dans ma mémoire  la danse de leurs pinceaux ou de leurs couteaux sur la toile.